Un million de personnes contre Macron-Lecornu en France !

Par Don Samantha - Le Marx France
La CGT (Confédération générale des syndicats) a indiqué que plus d'un million de personnes ont défilé 18 septembre en France lors de la mobilisation contre le plan d'austérité Macron-Lecornu, appelée par les huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires). Malgré les intimidations et la répression déployées par le gouvernement, avec 80 000 policiers et gendarmes, des drones, des véhicules blindés et des canons à eau, des milliers de personnes se sont mobilisées à travers le pays. ÀLyon, la manifestation a rassemblé entre 14 000 et 20 000 personnes, contre lesquelles le gouvernement a fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades anti-émeutes pour disperser les manifestants qui ont lancé des projectiles et des mortiers sur la police.
Des milliers de fonctionnaires se sont mis en grève. Les transports publics en Île-de-France ont subi de graves perturbations, le métro fonctionnant avec un nombre limité de rames sur la plupart des lignes non automatiques et jusqu'à dix stations fermées toute la journée. À Paris, la ligne 9 circulait en moyenne à un train sur deux, et les lignes 10 et 13 à un sur trois. Le Syndicat des étudiants a mobilisé 110 000 jeunes et 14 universités ont été bloquées. Le principal syndicat des enseignants du secondaire a indiqué que 45 % des enseignants des collèges et lycées français étaient en grève, tandis que 18 000 pharmacies étaient fermées sur 20 000 à l'échelle nationale, selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, principal syndicat du secteur.
Contre la France impérialiste des banquiers et des grandes entreprises
EDF a annoncé une réduction de puissance d'environ 4 000 MW dans ses centrales en raison de la grève, soit l'équivalent de quatre réacteurs nucléaires. Cette grève place la France au cœur de la lutte contre le capitalisme européen incarné par l'Union européenne et la Banque centrale européenne (FMI), cette « troïka » au service de l'aristocratie de l'euro et du capital européen, cette oligarchie de banquiers qui domine et concentre la richesse entre quelques mains. Précisément, le plan d'austérité Macron-Lecornu, qui prévoit des coupes budgétaires de 44 milliards d'euros, est un plan au service des banquiers et des grandes entreprises qui exigent de la France le remboursement des obligations émises par des entreprises européennes comme BNP Paribas, le Crédit Agricole, la Deutsche Bank ou Barclays.
Dans notre pays, le régime de la Cinquième République est au service de l'aristocratie de Jean-Laurent Bonnafé, Christian Dargnat, Bernard Mourad , Jean-Paul Chifflet, Frédéric Oudéa, Philippe Citerne, des PDG d'entreprises et des banquiers milliardaires. Les parlementaires, les fonctionnaires, les juges, le gouvernement de la Cinquième République est au service des aristocrates des classes dirigeantes, des majordomes diplômés de l'École nationale d'administration (ENA)du CAC 40, de Bernard Arnault de Louis Vuitton, de Vincent Bolloré de Canal+ et Vivendi ou de Xavier Niel de Free.
L'intersyndicale s'est réunie vendredi 19 septembre pour décider de la suite à donner à la mobilisation de la veille, qui avait rassemblé entre 500 000 et plus d'un million de personnes. Elle a lancé un ultimatum à Sébastien Lecornu : « S'il n'a pas répondu à leurs revendications d'ici [mercredi] 24 septembre, les syndicats se réuniront pour décider rapidement d'une nouvelle journée de grève et de manifestations », ont écrit les huit syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) dans un communiqué commun.
La bureaucratie syndicale et la gauche réformiste trahissent le peuple
De son côté, Sébastien Lecornu a annoncé jeudi soir qu'il rencontrerait à nouveau les forces syndicales. Le bureaucratie syndicale réclament le retrait des coupes budgétaires prévues pour 2026, une revendication légitime. Mais ils réclament également des « budgets plus justes ». « Le monde du travail ne peut être le seul à contribuer aux efforts », a souligné Marilyse Léon, secrétaire générale de la principale fédération syndicale du pays, la Confédération française démocratique du travail (CFDT), dans un entretien accordé à BFMTV.
La position des bureaucrates syndicaux implique une trahison de la lutte par les dirigeants : « On ne peut pas exiger des budgets plus justes » du gouvernement impérialiste Macron-Lecornu ; c'est comme exiger qu'une vache vole. Les gouvernements impérialistes n'établiront jamais de budgets plus justes ; il est simplement nécessaire de lancer la lutte pour en finir avec le gouvernement, mais les bureaucrates syndicaux refusent de le faire, craignant que la mobilisation populaire ne signifie la fin de leurs privilèges de fonctionnaires. Limiter la lutte à un « budget plus juste » revient à les rendre incapables de la mener avec cohérence. Nous devons en finir avec ces fonctionnaires et placer une direction véritablement révolutionnaire à la tête de notre lutte.
D'autre part, la position de la gauche réformiste française constitue également un obstacle à la lutte. Le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, a souligné « la nécessité de créer un nouvel équilibre des pouvoirs ». De son côté, Jean-Luc Mélenchon, de La France insoumise, a exigé que le ministre Sébastien Lecornu se soumette à un vote de confiance, « comme François Bayrou l'a fait avant lui ». « Soit il est soumis à un vote de confiance, soit nous présenterons une motion de censure. L'idéal serait que le vote ait lieu au plus vite . » Des dirigeants comme Faure et Mélenchon soutiennent la Ve République des riches et des millionnaires et appellent à la confiance dans le Parlement impérialiste, repaire de bandits qui défend les intérêts du 1 % de la population française. Nous devons progresser dans la construction d'une gauche révolutionnaire dans notre pays et en finir une fois pour toutes avec le réformisme.
Poursuivre la lutte jusqu'à ce qu'un gouvernement des travailleurs et du peuple soit imposé
Le peuple ne croit plus aux anciennes organisations de la gauche française, comme le Parti socialiste ouvrier (PS) et le Parti communiste (PC), piliers de la Ve République. C'est pourquoi ce régime s'effondre et des millions de personnes s'abstiennent aux élections, car elles ne croient plus en ces partis traîtres ni en leurs dirigeants. Le peuple ne croit plus non plus aux anciennes directions syndicales ; elles ont usé de toutes sortes de manœuvres pour empêcher les manifestations du 10 septembre, par crainte de ce mouvement. Chez Le Marx en France, nous soutenons et promouvons, plus que jamais, la poursuite de la lutte contre le gouvernement Macron-Lecornu.
Renforçons la mobilisation dès maintenant, dynamisons le mouvement pour imposer une solution ouvrière et populaire à la crise de la France capitaliste. Replaçons la France dans l'orbite de la vague révolutionnaire qui balaie le monde avec les mobilisations de masse au Népal, en Grèce, en Serbie, en Turquie, en Corée du Sud, en Géorgie, en Indonésie, la résistance palestinienne lors de la troisième Intifada et les victoires militaires de l'Armée de libération nationale ukrainienne dans le Donbass. C'est la voie vers la lutte pour le socialisme en Europe et dans le monde. Nous vous invitons à rejoindre La Marx France pour porter ce combat.
